De nos jours le nom d’Edouard Lalo semble devoir survivre grâce à la seule Symphonie Espagnole, indiscutablement son plus grand chef-d’oeuvre. Cette admirable fresque sonore pour violon et orchestre a, malheureusement, rejeté dans l’ombre les autres partitions de son auteur, ce qui peut se vérifier tout autant en consultant l’état de la discographie que la programmation des grandes institutions musicales officielles.
Une absence de curiosité généralisée a entrainé cette situation qui n’est plus tolérable.
Directeurs artistiques, publics et exécutants devront bien, un jour ou l’autre, accepter de la remettre en question, en étudiant de près le catalogue d’un compositeur particulièrement inspiré qui nous a laissé nombre de pages aussi accomplies qu’originales, et ce, au prix de bien des luttes.
Né à Lille d’un père arrageois, Lalo doit se débattre très tôt pour imposer aux siens son destin musical. Jouant de malchance, il est contraint de gagner sa vie comme instrumentiste, ne rencontrant que tardivement le succès comme compositeur, soit dans sa cinquantième année !
Dès lors les créations de premier plan se succèdent : Concerto pour violon en Fa majeur, Concerto pour violoncelle en Ré Majeur, 3e Trio en la mineur. Mais le meilleur de son inspiration ira se loger dans ses pièces pittoresques où la géographie paraît dynamiser sa musique : Rapsodie Norvégienne, Concerto Russe, le ballet Namouna (imprégné de réminiscences orientales) ou l’opéra Le Roi d’Ys (qui réadapte des airs traditionnels bretons) …
Toutes ces oeuvres présentent des rythmes audacieux, des thèmes frappants, une orchestration colorée et chatoyante qui les rendent irrésistibles.
Elles s’imposent aussi grâce l’appui d’interprètes prestigieux, tels que : le violoniste Pablo Sarasate, les chefs d’orchestres Jules Pasdeloup, Charles Lamoureux ou Edouard Colonne.
L’amitié compte aussi beaucoup dans la vie de Lalo. Celle d’écrivains comme Alexandre Dumas-fils, et celles de peintres comme Delacroix et Degas, auront certainement entraîné des échanges féconds, de nature à stimuler réciproquement leurs inspirations.
Patrick Favre-Tissot-Bonvoisin
Patrick FAVRE-TISSOT-BONVOISIN
Musicologue - Conférencier - Historien de la musique
Né à Lyon, en 1962, Patrick FAVRE-TISSOT-BONVOISIN exerce sa profession depuis 1986 sur l’ensemble du territoire européen francophone. Si une grande partie de son activité prend place dans la Région Rhône-Alpes (Lyon, Saint-Étienne, Annecy, Aix-les-Bains, Belleville, La Côte-Saint-André, Chambéry, Grenoble, Montbrison, Roanne… etc.), il est aussi invité à se produire dans des villes de France et d’Europe comme : Angoulême, Arras, Aubagne, Avignon, Bastia, Bordeaux, Dijon, Mâcon, Montpellier, Mulhouse, Nantes, Le Puy-en-Velay, Rouen, Saintes, Strasbourg, Toulon, Vichy, Genève, Luxembourg, Bruxelles….
Il se consacre plus particulièrement à la musique européenne des XVIII et XIX. Son répertoire comprend plus de 250 conférences, qui vont des sujets très généraux (présentation d’une école nationale de musique) aux plus précis (analyse technique d’une œuvre), en passant par les monographies de compositeurs, type d’exposé qui lui est le plus demandé (entre une et dix séances, suivant les sujets).
Ses conférences sont – majoritairement – illustrées d’extraits musicaux ainsi que de consistants diaporamas qui permettent de faire revivre, par l’image et le son, la création musicale et les compositeurs au sein de leur époque, sur les plans historique, culturel et artistique. Il assure, actuellement et en moyenne, 150 conférences par an. À l’automne 2016 il fête ses 30 ans de carrière et prononce sa 5.000 conférence en septembre 2019.
À l’occasion du Bicentenaire Berlioz, il fut convié à intervenir, en octobre 2003, au colloque international de Grenoble réunissant les plus grands spécialistes mondiaux du compositeur. Également sollicité pour présenter son grand cycle Berlioz aux États-Unis dans cinq grandes villes de la côte Est (Washington, Baltimore, Boston, Philadelphie, New York), sa tournée fut annulée suite aux tensions internationales de cette année-là (guerre d’Irak).
Fin août 2004, il se produisit au Symposium Européen de la Harpe qui se tint à Lyon. En 2007, on lui propose d’intervenir au colloque international Meyerbeer de Essen.
Administrateur de la Société Philharmonique de Lyon de 2011 à 2014, il fut aussi Conseiller Artistique d’Ecully-Musical de 2003 à 2014. Administrateur du grand ensemble baroque lyonnais Concert de l’Hostel Dieu depuis 2003, il en occupe actuellement la charge de Vice-Président.
Par ailleurs, il collabore à diverses publications spécialisées, dont celles de :
- l’Association Nationale Hector Berlioz et de l’Association Beethoven France & Francophonie ;
- autrefois la revue Le Monde de la Musique
- chaque année, la rédaction des programmes de salle de l’Orchestre National des Pays de la Loire (Nantes-Angers) et du Théâtre Musical de Lyon, entre autres…
Entre 2005 et 2011 il fut, à la demande de son Président Gérard Condé, le Délégué Régional Rhône-Alpes de l’Association Nationale Hector Berlioz. De 2007 à 2011 il occupa cette même fonction pour l’Association Beethoven France Francophonie.
De 2009 à 2022, il tient la chronique des critiques musicales lyonnaises sur . Depuis, il écrit principalement sur Résonances Lyriques.org.
En Janvier 2015, le Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur & de la Recherche le nomme Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques «pour son action en faveur de la diffusion du savoir relatif à l’Histoire de la Musique en Francophonie ».
En 2011, les Éditions Bleu Nuit le sollicitent afin d’écrire des biographies de compositeurs. Consacré à Giuseppe Verdi, son 1 er ouvrage date de Janvier 2013. Le 2 ème sur Ludwig van Beethoven, est publié en Mai 2016. Le 3 ème dédié à Hector Berlioz, paraît en janvier 2019.
En décembre 2020, il participe sur France 3 à l’émission télévisuelle de Stéphane Bern Secrets d’Histoire, consacrée à Beethoven.
Patrick Favre-Tissot-Bonvoisin