« Dangereuses et convoitées : la femme et la nation dans l’opéra italien du XIXe siècle ».
Au XIXe siècle, l’Italie est traversée par un important mouvement patriotique – le Risorgimento – qui conduit, en 1861 à la naissance du Royaume italien unifié. Dans l’iconographie de l’époque, la nation est représentée, comme ailleurs en Europe, sous les traits d’une femme. Mais quelle forme prend cette allégorie nationale en musique ? Comment s’incarne musicalement cette figure abstraite ? Pourquoi il n’est pas anodin que la nation soit femme et quelle conséquences cela a-t-il sur le traitement musical et dramatique de cette figure ?
Voici les interrogations qui guideront la conférence le long d’une réflexion toute italienne sur les échos et interactions qui s’installent, au XIXe siècle, entre opéra et politique, et entre conquête nationale et conquête masculine.
Héloïse Faucherre-Buresi est agrégée d’italien et termine actuellement une thèse en cotutelle entre la France (Université Jean Moulin Lyon III) et l’Italie (Université de Padoue) intitulée « Musique, nation et Mezzogiorno : chants et contre-chants de l’Unification italienne dans le second XIXe siècle ». La thèse en cours interroge les représentations socio-politiques à l’œuvre dans la production musicale populaire du sud de la Péninsule italienne au moment où se construit la nation italienne. Ancienne élève de l’École normale supérieure de Lyon, Héloïse Faucherre-Buresi trouve dans ces sujets de recherche liant musique et Italie une façon de concilier son intérêt profond pour la langue et la culture italiennes avec son parcours musical de violoniste entamé alors qu’elle avait 8 ans au conservatoire de Paris et qui n’a cessé de la suivre depuis, de la fréquentation des classes musicales du Lycée Racine aux concerts de chansons italiennes proposés à la Maison des Italiens de Lyon.