La musique et les compositeurs français des dernières années du xviiie siècle ont longtemps été sous-estimés, voire négligés par l’histoire de la musique et la musicologie, alors même que les musiciens de premier rang n’ont pas manqué (au minimum Joseph-François Gossec, Étienne-Nicolas Méhul, Hyacinthe Jadin…).
Après un tour d’horizon du paysage musical dans la période pré-révolutionnaire, on s’attachera à quelques aspects particuliers mais significatifs de l’activité et de la création musicales pendant les années de Révolution proprement dites : institutions, stylistique de l’opéra, musique instrumentale, mais aussi : pratique de la parodie dans le répertoire de la chanson politique, musique savante mise au service de la patrie, célébrations nationales…
On abordera enfin la question de l’influence et de l’héritage de la musique révolutionnaire française dans le répertoire classique contemporain ou immédiatement postérieur, chez Ludwig van Beethoven en particulier.

« Méhul enseignant les chants patriotiques au peuple de Paris » par Charles-Eugène-Victor Lefebvre, 1870
Pierre Saby a été professeur en musicologie à l’université Lumière Lyon 2 et est toujours membre du laboratoire de recherche IHRIM (UMR 5317, CNRS/Universités de Lyon et Saint-Etienne). Auteur d’une thèse de doctorat consacrée au chœur dans l’œuvre dramatique de J.-Ph. Rameau, il s’est intéressé plus généralement, d’une part, au genre opéra (publication en 1999 d’un Vocabulaire de l’opéra), d’autre part, à la notion de classicisme en musique. Une part importante de ses recherches a été consacrée à l’esthétique musicale des Lumières, notamment dans l’œuvre scénique ou instrumental de J.-Ph. Rameau, ainsi qu’aux écrits sur la musique et aux œuvres musicales de J.-J. Rousseau. Il a étudié également le discours sur la musique dans la presse française du xviiie siècle, et a travaillé sur la poésie fugitive et la chanson de la même période (publication en 2019 d’une anthologie de pièces en vers de Gabriel-Charles de Lattaignant).