Louise Farrenc est l’exemple d’une compatibilité réussie entre vie familiale et carrière musicale. Fait remarquable à l’époque, son mari – éditeur de musique – a soutenu et encouragé sa vocation, au lieu de s’y opposer. Elle peut donc suivre au Conservatoire de Paris l’enseignement d’Anton Reicha qui fut l’ami de Beethoven. Elle se distingue par l’étendue de ses talents : elle est à la fois pianiste virtuose, compositrice, professeur, éditrice et même musicologue. À cet égard, c’est une pionnière. Malgré sa modestie qui la gêne pour se mettre au premier plan, Louise Farrenc a réussi à faire reconnaître de son vivant ses talents d’interprète, de pédagogue et de compositrice par ses confrères et un public de fidèles, alors qu’elle évoluait dans un milieu éminemment masculin à l’époque. Elle est d’ailleurs pratiquement une des seules en France à l’époque à vivre de sa musique. Ses œuvres furent éditées en France, en Allemagne et en Angleterre.
Parmi ses consœurs en composition, elle se distingue par son sérieux et son professionnalisme. Elle a excellé dans le domaine de la musique symphonique où elle n’est pas indigne de Beethoven, mais surtout de la musique de chambre où elle se montre particulièrement originale. Seul l’opéra est absent de son œuvre car il lui était particulièrement difficile de se mesurer avec les hommes sur ce terrain-là. Après une assez longue période d’oubli, on se remet aujourd’hui à éditer ses partitions, à faire jouer sa musique au concert et à en offrir des enregistrements.